Briefing et informations techniques

"A mon peuple.

Il n'est pas besoin d'expliquer à mes loyaux sujets ou à tout Allemand, les raisons de la guerre sur le point de débuter. Elles se voient clairement aux yeux de l'Europe réveillée.
Nous avions succombé à la force supérieure de la France. La paix qui avait suivi m'a séparé de mon peuple et, loin de nous amener des bienfaits, elle nous a affligés bien plus durement que la guerre elle-même, dévorant jusqu'à la moelle de notre pays. (...)
Brandebourgeois, Prussiens, Silésiens, Poméraniens, Lituaniens ! Vous savez ce que vous avez enduré ces sept dernières années; vous savez le triste sort qui vous attend si nous ne donnons pas à cette guerre une fin honorable. Remémorez-vous les temps passés, le souvenir du Grand Électeur, du grand Frédéric ! (...)
Voyez le grand exemple de nos puissants alliés, les Russes ; voyez les Espagnols, les Portugais. (...)
C'est l'heure du combat final, décisif ; de lui dépendent notre indépendance, notre prospérité, notre existence. Il n'y a pas d'alternative, entre une paix honorable ou une fin héroïque. Sûrement accepteriez-vous avec fierté cette dernière, pour l'honneur, car sans honneur aucun Prussien ni aucun Allemand ne sait vivre. Nous pouvons cependant faire face avec confiance : Dieu et notre ferme résolution vont donner la victoire à notre cause et, avec elle, une paix assurée et glorieuse, et le retour de temps meilleurs."

à Breslau, le 17 mars 1813,
Frédéric-Guillaume

Avec la débacle de Russie et la retraite continue de ses forces jusqu'au delà de l'Elbe, il semble que cette fois, enfin, l'Ogre corse ne vascille réellement. L'Autriche a déjà promis que sa neutralité n'était qu'une façon de se renforcer en attendant le moment d'intervenir, l'ex maréchal français Bernadotte s'est engagé à amener ses Suédois au plus vite, et il ne faudrait sûrement qu'une chiquenaude pour que toute l'Allemagne ne se retourne contre celui qui l'asservit depuis plus de sept ans !
Le roi de Saxe n'a pas fait d'histoire et s'est replié sans discuter vers Torgau pendant que nos forces entraient en libératrices dans Dresde puis Leipzig. Les Français s'accrochent bien sur Magdebourg mais, menacés sur leurs flancs nord et sud, il ne fait guère de doute qu'ils n'y tiendront plus très longtemps... A moins qu'ils ne s'y enferment, évidemment, comme ils semblent aimer à le faire depuis la Vistule. Autant de camps de prisonniers gratuits, on n'a même pas à les nourrir !

Malheureusement, il semblerait bien que la Bête bouge encore. On parle d'une mobilisation de plus de 300 000 hommes en France, et Napoléon lui-même serait finalement sorti du traineau l'ayant ramené de Russie pour prendre la tête d'une armée dirigée vers l'Elbe. Il va falloir encaisser, car les promesses des uns et des autres auraient vite fait de s'oublier après un remake de Iena/Auerstaedt...

Et ça ne va pas être si simple. La nouvelle armée de Scharnhorst et Gneisenau est pleine de promesses, mais elle est surtout très inexpérimentée. Quelques mois de plus ne lui auraient pas fait de mal pour compléter ses effectifs, mais bon, il va falloir faire avec, d'autant que le vieux Blücher brûle d'en découdre.
Les alliés russes sont là en force, et même si le glorieux Koutouzov n'est plus, il a paru normal de laisser le commandement général à un officier russe... mais allemand d'origine, ça va alors ! Limite ça va d'ailleurs même mieux avec les Prussiens qu'avec ses collègues proprement russes...
Les Russes, donc. Jamais leurs soldats n'ont paru plus redoutables, pas de doute la campagne de 1812 les a bien rodés. Trop bien peut-être, car leurs effectifs sont clairement en délicatesse, surtout pour l'infanterie, et la garde des camps de prisonnie... euh le blocus des forteresses françaises n'a pas arrangé les choses. Au moins leur cavalerie assure le spectacle.

Côté français, leur soi-disant Grande Armée n'est plus que l'ombre d'elle-même, et elle traîne son spleen entre Magdebourg et Wittenberg. 50 000 hommes environ, encore trop près de Berlin pour que l'on soit pleinement à l'aise.
C'est cependant surtout cette armée que nous ramène l'Ogre qui inquiète. 50, 100, 200 000 hommes, aucun espion n'a réussi à donner le même chiffre, et si l'on peut espérer qu'une partie d'entre eux aillent perdre leur temps à aller reprendre Hambourg (NB : secteur non traité dans ce scénario), il ne fait pas de doute que le gros avec Napoléon (pléonasme) ne nous tombe sur le coin du bec d'ici peu.
Impossible de dire d'où ils vont déboucher par contre - par la Bavière ? la Franconie ? la Westphalie ?

Heureusement, le temps joue pour nous. Si on évite la grosse rouste, les 200 000 hommes promis par les Autrichiens, les 100 000 Russes qui trainent encore par-ci par là, le ban et l'arrière-ban de la jeunesse prussienne et tous les nombreux autres qui pourraient vouloir se joindre à la fête suffiront assurément à étouffer sous le nombre tout ce que pourraient vouloir ramener les Français.
Sauf qu'il va falloir l'éviter cette grosse rouste...
Ca veut dire qu'on peut lâcher du lest : la Saxe, la Silésie, Berlin pourquoi pas (même si, bon, il vaudrait mieux éviter...), mais tout en même temps, ça pourrait faire désordre.
Perdre du monde, se faire ratatiner comme au bon vieux temps, c'est possible aussi - les hommes, ça se remplace, on en a plein qui arrivent ! - mais bon, l'expérience de 1805 a montré qu'il faut savoir raison garder dans ce domaine, les promesses d'intervention s'oublient, alors que François pourrait se rappeler qu'il a un beau-fils...
A l'inverse, s'il était possible d'abreuver nos sillons d'un sang impur de Français, ce serait plutôt une bonne chose - ça fera autant en moins à tuer pour le deuxième round...

- La partie débute à l'aube (6h) du 25 avril. Elle se termine automatiquement une semaine après l'offre de "médiation" autrichienne, qui survient elle-même de manière semi-aléatoire à partir de la fin mai.

Vitesses de déplacement

- Infanterie et parc d'artillerie russes : 2km/h

- Infanterie et parc d'artillerie prussiens : 3km/h

- QG russe : 2km/h

- QG prussien : 3km/h

- Cavalerie (unité complète) : 4km/h

- Détachement de cavalerie : 5km/h

- Cavalerie cosaque : 6km/h

- Estafettes et commandants hors QG : 10km/h


Longueur des colonnes de marche

- 1000 fantassins prussiens = 550 m

- 1000 fantassins russes = 850 m

- 1000 cavaliers prussiens = 2,25 km

- 1000 cavaliers russes = 3,5 km

- réserve d'artillerie prussienne = 2km

- réserve d'artillerie russe = 3km

- Longueur divisée par 2 en cas de mouvement sur une route majeure


Organigramme de commandement

- Wittgenstein commande théoriquement à l'ensemble des armées russes et prussiennes.

- Chaque corps des armées russes et prussiens doit être confié à un commandant attitré dès le départ : sauf situation particulière jugée par le MJ, l'organisation décidée au départ ne pourra plus être changée.

-  Wittgenstein peut donner un ordre direct à toute unité russe ou prussienne, même si elle n'est pas directement sous son commandement. Cet ordre sera cependant court-circuité par tout autre ordre donné par le commandant de rattachement ou par un commandant prussien (même s'il n'est pas commandant de l'unité) dans le cas d'une unité prussienne.

- Les corps russes et prussiens peuvent être mélangés sous un même commandement sans malus particulier. Un commandant russe peut commander à des Prussiens, et réciproquement, sans malus particulier.
Cependant, un commandant russe taquin peut donner un ordre à une unité russe qui serait sous le commandement nominal d'un commandant prussien, et cet ordre supplanterait tout ordre prussien. Même chose dans l'autre sens...
(on sait toujours autant s'amuser dans la coalition...)

- Hors des cas précédents, un commandant ne peut normalement pas donner d'ordre direct à une unité qui n'est pas sous son commandement, ce qui peut poser quelques problèmes en bataille notamment, ou en cas de détachement d'une division par rapport à son corps, avec des réactions variables des unités en question. Les exceptions seront traitées au cas par cas par le MJ.

- En cas de disparition d'un des commandants, toutes les unités directement sous son commandement perdent définitivement 5 points de moral dès que la nouvelle leur parvient. Le commandant est alors remplacé par un officier d'état-major.

- En cas de disparition de Wittgenstein, il est immédiatement remplacé par un autre commandant en chef, choisi presque au hasard par le MJ.

- En cas d'insuccés persistants ou de manque d'activité criant des armées russes, la place de Wittgenstein pourrait être remise en cause : il serait alors remplacé par un autre commandant en chef, choisi presque au hasard par le MJ.



Logistique

- Les Alliés disposent de deux dépôts majeurs : à BRESLAU et à POSEN

- Avant le début des opérations, les Alliés peuvent déployer sur la carte jusqu'à 5 dépôts secondaires.

- Les Alliés ne peuvent pas avoir plus de 5 dépôts secondaires en simultané, mais cette limite peut être dépassée aux conditions suivantes.

- Le contrôle de Berlin rajoute 1 dépôt secondaire à la limite des dépôts.

- Le contrôle de Leipzig ET Dresde rajoute 2 dépôts secondaires à la limite des dépôts.

Cela signifie donc que fin avril, les Alliés peuvent déployer jusqu'à 8 dépôts secondaires.


-  Les unités de cavalerie cosaque peuvent négliger les règles de ravitaillement sur simple instruction de leur commandant. La population civile du secteur risque cependant de ne pas apprécier...



Déploiements initiaux

- Les corps russo-prussiens ainsi que leurs commandants peuvent se déployer assez librement.

-> n'importe où en Prusse sur la rive droite de l'Elbe, sauf à Wittenberg (forteresse tenue par 2000 français). Wittenberg ne peut pas être bloquée ou assiégée dès le début du scénario.

-> n'importe où en Silésie, à l'est de Dresde, sauf à Glogau (forteresse tenue par 5000 Français, déjà bloquée par la division St-Priest)

-> en Saxe, dans les villes de : Dresde, Leipzig, Cothen, Altenburg, Chemnitz.

- La seule contrainte est que dans toutes les configurations, il doit y avoir au moins un corps à Leipzig et un corps à Dresde.



Renforts

- L'armée de Barclay arrive à Breslau ou Francfort (à déterminer pour le 7 mai, sur décision du commandant en chef) à partir du 15 mai.

- Les Prussiens reçoivent chaque semaine des renforts de conscrits pour compléter leurs effectifs, tant que Berlin est sous contrôle.

- Le corps suédois arrive à Berlin à partir du 15 mai, une unité à la fois suivant un rythme aléatoire.



Conditions de victoire

- Sauf mort soudaine de Napoléon, la victoire sera déterminée en fonction du nombre de points de victoire totalisés par les Français une semaine après l'ultim... l'offre de "médiation" autrichienne.

- Les Français marquent 1 PV "Nach Berlin" pour chacun des objectifs géographiques suivants :
-> s'ils contrôlent simultanément Leipzig, Dresde et Torgau
-> s'ils contrôlent simultanément Schweidnitz, Breslau et Glogau
-> s'ils contrôlent simultanément Berlin et Spandau
-> s'ils contrôlent simultanément Kustrin et Francfort

Prime bonus de 1 PV s'ils contrôlent simultanément 3 ou 4 de ces groupes d'objectifs

Attention : dans le cadre des conditions de victoire, si une forteresse est bloquée ou assiégée, on estime qu'elle est contrôlée par l'assiégeant.


- Les Français marquent 1 PV "il faut sauver le soldat Grognard" :
-> si toutes les unités d'infanterie de qualité expérimentée ou vétéran du 25 avril ainsi que toutes ses unités de cavalerie disposent encore d'au moins la moitié de leur effectif (blessés et trainards inclus), qu'aucune d'entre elles n'est jamais partie en déroute et que la vieille garde n'a pas donné (= n'a jamais été engagée autrement qu'en réserve lors d'une bataille).


Prime bonus de 1 PV possible, mais conditions connues des seuls Français

- Les Français marquent 1 PV "Назад домой" (retour à la maison) :
-> si au moins la moitié des unités russes présentes le 25 avril ont été détruites, mises en déroute au moins une fois et/ou contraintes à reculer au-delà de l'Oder

Prime bonus de 1 PV si on dépasse les 2/3.

- Les Français marquent 1 PV "Iena 2, le retour" :
-> si au moins la moitié des unités prussiennes présentes le 25 avril ont été détruites, mises en déroute au moins une fois et/ou contraintes à reculer au-delà de l'Oder

Prime bonus de 1 PV si on dépasse les 2/3.


- Les Français perdent 1 PV "Psychose cosaque" :
-> pour chaque dépôt détruit par l'ennemi

- Les Français perdent 1 PV "l'Ogre" :
-> par tranche de 25 000 morts dans leurs troupes

- Les Français perdent 1 PV "Merde" :
-> si la vieille Garde a été détruite, mise en déroute ou forcée à reculer lors d'une bataille

- Les Français perdent 1 PV "An mein Volk" pour chacun des objectifs géographiques suivants :
-> si les Alliés contrôlent Erfurt
-> si les Alliés contrôlent simultanément Dresde et Leipzig
-> si les Alliés contrôlent Brunswick


- Le total des PV français détermine le résultat de la campagne :

-> 5 PV et plus : Victoire totale française. L'armée russo-prussienne est en déroute, la Prusse KO après une nouvelle raclée monumentale. Mett... l'Empereur François propose d'accueillir un grand congrès à Vienne pour formaliser une fois pour toute les frontières de 1811, mais oublie d'inviter le roi de Prusse. L'Angleterre éructe.

-> entre 2 et 4 PV : Victoire mineure française. Un armistice est signé, quelques négociations sont vaguement engagées, Napoléon lâche "un homme comme moi se fout de la vie d'un million de cons". Rendez-vous pour le deuxième round, ça sent un peu le sapin quand même...

-> 1 PV et moins : Humiliation française. Napoléon doit rentrer en France 6 mois plus tôt que prévu. Vu le résultat historique du 2ème round, ce n'est pas forcément un mal, mais c'est quand même sacrément la honte. Wittgenstein devient le "nouveau Souvorov" et sera nommé généralissime des forces alliées à la place de Schwarzenberg.

Ce que vous savez de l'ennemi


Pas grand chose, malheureusement. Les rigolards ironisent sur la vitesse de la retraite française depuis le Niémen, mais le fait est que la Grande armée est toujours plus ou moins là, en ordre, déployée entre Magdebourg et Wittenberg. Il est très vraisemblable qu'elle n'ait eu le temps de se renforcer un minimum, aussi peut-on s'attendre à quelque chose compris entre 40 et 60 000 hommes.
Les Saxons ont été bien gentils et se sont enfermés à Torgau. Tant que nous tenons Dresde, ils devraient se tenir tranquilles.

L'armée de secours ramenée par Napoléon est ce qui inquiète le plus. Non seulement les évaluations numériques font l'objet de toutes les supputations (entre 50 et 200 000 hommes, rien que ça...), mais on ne sait pas non plus si elle va déboucher par la Westphalie, la Franconie, la Bavière ou les trois en même temps...
Impossible également d'anticiper ce qu'il en sera de la logistique ennemie dans ces conditions.

On peut espérer que l'Ogre, si impatient de rassembler une nouvelle armée, n'ait pas eu le temps de combler son manque de vétérans, disparus corps et biens dans les steppes glacées ou embringués en Espagne, ni surtout son déficit en cavalerie.
L'expérience a cependant trop souvent montré ces dernières années qu'il vaut mieux éviter de partir confiants face à l'armée française...


Pour ce qui est des forteresses ennemies :
Magdebourg, forteresse puissante, garnison inconnue mais probablement assez importante.
Wittenberg, forteresse moyenne, garnison inconnue.
Kustrin, forteresse majeure, 4 000 hommes.
Glogau, forteresse majeure, 5 000 hommes.
Erfurt, forteresse moyenne, garnison inconnue.

Torgau est aussi une forteresse majeure, mais vous n'avez pas vraiment à vous en soucier tant que la Saxe n'a pas été "libérée" par les Français.

Une petite carte pour visualiser un peu tout ça...

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