Briefing et informations techniques

« Il faut enfin commencer à faire la guerre (...). Nos opérations militaires sont l’objet des risées de nos alliés à Vienne et de l’ennemi à Londres et à Saint-Pétersbourg, parce que constamment l’armée s’en va huit jours avant que l’infanterie ennemie soit arrivée, à l’approche des troupes légères et sur de simples bruits. Il est temps que vous travailliez et agissiez militairement. »

Napoléon à Eugène, mars 1813

Au début de 1813, Napoléon avait eu l'espoir qu'Eugène puisse tenir sur l'Oder, permettant au corps d'observation de Lauriston de le rejoindre en prélude à la contre-offensive irrésistible qui ne manquerait pas de rejeter les Russes derrière le Niemen.
Ce plan initial a été balayé par l'épreuve de la réalité : avec l'abandon de Berlin et la mobilisation prussienne, c'est toute l'hégémonie française sur l'Allemagne qui est désormais menacée.

Eugène, avec les restes de la Grande Armée, quelques renforts issus des dépôts allemands et le corps d'observation de l'Elbe de Lauriston, regroupe environ 60 000 hommes dans le secteur de Magdebourg.

Tandis que Davout va se charger d'Hambourg (NB : secteur non couvert par la partie), la nouvelle armée d'Allemagne ramenée par Napoléon rassemble plus de 100 000 hommes. Avec deux mois de plus il aurait été possible de plus que doubler ce nombre, mais avec la chute d'Hambourg et l'invasion de la Saxe par les Russo-Prussiens, il n'est plus temps d'attendre.
Via Hanovre, Erfurt ou Bayreuth, il va falloir frapper vite et fort pour à la fois sauver l'allié saxon - première pièce du domino allemand qui menace de s'effondrer - reprendre Berlin et liquider l'armée russo-prussienne ou la rejeter au-delà de l'Oder. Une fois cela fait, il ne fait guère de doute que beau-papa François viendra proposer sa médiation, et l'on pourra imposer une paix victorieuse... enfin, au moins faire comme si 1812 ne s'était jamais produit...

La nouvelle armée n'est cependant pas à son meilleur : les vétérans des grandes campagnes sont pour beaucoup tombés dans les steppes russes ou enferrés dans le bourbier espagnol, et le peu qui a pu être rassemblé est noyé dans la masse des "Marie-Louise" hâtivement formés et armés. Et ne parlons pas de la cavalerie...

En face, on peut espérer les Russes en bout de course, avec une bonne part de leur infanterie occupée aux blocus des places de la Vistule et de l'Oder. Leurs colonnes restent toujours aussi lourdes et peu manoeuvrières d'un point de vue opérationnel, et il est peu probable qu'elles aient pu recompléter leurs effectifs après leur rapide avance en Allemagne. Malheureusement on peut aussi s'attendre à se frotter à des soldats endurcis et, malheureusement, à une cavalerie innombrable...
Les Prussiens sont la grande inconnue. Leur mobilisation rapide a surpris, et leurs forces semblent avoir appris quelques petites choses de leurs raclées de 1806-1807. Pour nombre de leurs soldats cela sera cependant un baptême du feu... malheureusement un peu comme pour les nôtres...
L'évaluation numérique des forces ennemies est absolument inconnue. Leur poussée en Saxe a surpris par sa rapidité, mais impossible de savoir si c'est une action périphérique ou une véritable offensive de grande envergure.


C'est dans ce décor obscurci, mais pas encore totalement noir, que l'armée française va s'engager dans une tentative pour préserver l'hégémonie napoléonienne sur l'Allemagne.

- La partie débute à l'aube (6h) du 25 avril. Elle se termine automatiquement une semaine après l'offre de "médiation" autrichienne, qui survient elle-même de manière semi-aléatoire à partir de la fin mai.

Vitesses de déplacement

- Infanterie et parc d'artillerie : 3km/h

- QG : 3km/h

- Cavalerie (unité complète) : 4km/h

- Détachement de cavalerie : 5km/h

- Estafettes et commandants hors QG : 10km/h


Longueur des colonnes de marche

- 1000 fantassins = 500m

- 1000 cavaliers = 2km

- réserve d'artillerie = 2km

- Longueur divisée par 2 en cas de mouvement sur une route majeure


Organigramme de commandement

- Napoléon commande à l'ensemble des armées françaises.

- Eugène commande à tous les corps et commandants rattachés à l'armée de l'Elbe, sauf instruction contraire de Napoléon.

- MacDonald, Ney, Soult, Oudinot, Victor et Marmont peuvent commander à tout ensemble de corps français décidé par Napoléon, mais doivent obligatoirement garder le contrôle de leur corps affecté par l'ordre de bataille (cf.).

- Latour-Maubourg (au cas improbable où son rôle serait distribué) commande uniquement à son corps de cavalerie ainsi qu'à celui de Sébastiani (une fois qu'il sera disponible).

- Napoléon peut donner un ordre direct à une unité, même si elle a été attribuée à un commandant, et cet ordre passera au-dessus de tout autre.
Eugène peut faire de même avec les corps de l'armée de l'Elbe (jusqu'à ce qu'il y ait réorganisation), mais un commandant peut court-circuiter cet ordre.
Pour le reste, aucun commandant ne peut donner d'ordre direct à une unité dépendant d'un autre commandant. Cela peut poser des problèmes en bataille - une division qui se retrouverait détachée de son corps principal pourrait réagir de manière inattendue.

- La répartition des corps entre l'armée d'Allemagne et l'armée de l'Elbe n'a plus guère d'importance après le début du scénario : sur simple ordre de Napoléon un corps peut passer d'un commandement à un autre.

- La répartition des corps entre chaque commandant peut être modifiée sur simple instruction de Napoléon.

- Aucun transfert de division entre corps n'est autorisé, sauf situation particulière déterminée par le MJ.
La seule exception notable est celle de la Vieille Garde, qui pourra (et devra, dans la mesure du possible) se réintégrer dans le corps de la Garde impériale dès que possible.

- En cas de disparition d'un des commandants, toutes les unités directement sous son commandement perdent définitivement 5 points de moral dès que la nouvelle leur parvient. Le commandant est alors remplacé par un officier d'état-major.

- En cas de disparition de Napoléon, c'est une défaite immédiate pour les Français.



Logistique

- Napoléon doit désigner un dépôt majeur initial, qui sera la base d'opération française dès le 25 avril et le restera jusqu'à la fin du scénario.
Le choix peut se faire entre :
->ERFURT,
->HANOVRE (hors carte, à l'ouest de Brunswick)
->PLAUEN

- Les Français devront ensuite déployer jusqu'à 3 autres dépôts secondaires.

- Les Français ne peuvent pas avoir plus de 3 dépôts secondaires simultanément sur la carte.

- Le contrôle de Leipzig ET Dresde rajoute 2 dépôts secondaires à la limite des dépôts - soit 5 dépôts.

- La levée des blocus de Glogau et/ou de Küstrin rajoute 1 dépôt secondaire à la limite si la garnison française n'a pas capitulé.



Déploiements initiaux

- Les corps de l'armée de l'Elbe, avec EUGENE et McDONALD (+ éventuellement Victor et Latour-Maubourg) sont déployés entre Magdebourg, Bernburg et Halberstadt (au moins un corps dans chacune de ces trois villes), strictement à l'ouest de l'Elbe.

- Les corps de l'armée d'Allemagne seront déployés en fonction de la base d'opération choisie :
-> si HANOVRE : déploiement dans un rayon de 30km en avant d'Hanovre
-> si ERFURT : un corps à Weimar, un corps à Erfurt, un corps à Saalfeld, le reste à 30km à l'ouest et au sud d'Erfurt
-> si PLAUEN : un corps à Plauen, un corps à Schleitz, un corps à Hof, le reste à 30km à l'ouest et au sud de Plauen



Renforts

- Le corps de cavalerie de Sébastiani (cf. ordre de bataille) arrive, selon le choix de la base d'opération française, à Brunswick (si base à Hanovre), Erfurt ou Zwickau (si base à Plauen), pendant la première semaine de mai.

- Le corps saxon, neutralisé à Torgau le 25 avril, est rattaché au commandement français dès que Leipzig ET Dresde sont sous contrôle français.

- Le VIIIe corps de Poniatowski, composé d'unités polonaises en sous-effectifs, arrive à partir du 15 mai soit à Dresde, soit au niveau du dépôt majeur français.



Conditions de victoire

- Sauf mort soudaine de Napoléon, la victoire sera déterminée en fonction du nombre de points de victoire totalisés par les Français une semaine après l'ultim... l'offre de "médiation" autrichienne.

- Les Français marquent 1 PV "Nach Berlin" pour chacun des objectifs géographiques suivants :
-> s'ils contrôlent simultanément Leipzig, Dresde et Torgau
-> s'ils contrôlent simultanément Schweidnitz, Breslau et Glogau
-> s'ils contrôlent simultanément Berlin et Spandau
-> s'ils contrôlent simultanément Kustrin et Francfort

Prime bonus de 1 PV s'ils contrôlent simultanément 3 ou 4 de ces groupes d'objectifs

Attention : dans le cadre des conditions de victoire, si une forteresse est bloquée ou assiégée, on estime qu'elle est contrôlée par l'assiégeant.


- Les Français marquent 1 PV "il faut sauver le soldat Grognard" :
-> si toutes les unités d'infanterie de qualité expérimentée ou vétéran du 25 avril* ainsi que toutes ses unités de cavalerie disposent encore d'au moins la moitié de leur effectif (blessés et trainards inclus), qu'aucune d'entre elles n'est jamais partie en déroute et que la vieille garde n'a pas donné (= n'a jamais été engagée autrement qu'en réserve lors d'une bataille).

Prime bonus de 1 PV si en plus les blocus de Glogau et Küstrin sont levés sans que les garnisons françaises n'aient capitulées (mais seulement si le PV "il faut sauver le soldat Grognard" a été accordé).

*soit les divisions : Vieille Garde, Jeune Garde, Morand (IVe corps), Compans & Bonnet (VIe corps), Durutte (VIIe corps)

- Les Français marquent 1 PV "Назад домой" (retour à la maison) :
-> si au moins la moitié des unités russes présentes le 25 avril ont été détruites, mises en déroute au moins une fois et/ou contraintes à reculer au-delà de l'Oder

Prime bonus de 1 PV si on dépasse les 2/3.

- Les Français marquent 1 PV "Iena 2, le retour" :
-> si au moins la moitié des unités prussiennes présentes le 25 avril ont été détruites, mises en déroute au moins une fois et/ou contraintes à reculer au-delà de l'Oder

Prime bonus de 1 PV si on dépasse les 2/3.


- Les Français perdent 1 PV "Psychose cosaque" :
-> pour chaque dépôt détruit par l'ennemi

- Les Français perdent 1 PV "l'Ogre" :
-> par tranche de 25 000 morts dans leurs troupes

- Les Français perdent 1 PV "Merde" :
-> si la vieille Garde a été détruite, mise en déroute ou forcée à reculer lors d'une bataille

- Les Français perdent 1 PV "An mein Volk" pour chacun des objectifs géographiques suivants :
-> si les Alliés contrôlent Erfurt
-> si les Alliés contrôlent simultanément Dresde et Leipzig
-> si les Alliés contrôlent Brunswick


- Le total des PV français détermine le résultat de la campagne :

-> 5 PV et plus : Victoire totale française. L'armée russo-prussienne est en déroute, la Prusse KO après une nouvelle raclée monumentale. Mett... l'Empereur François propose d'accueillir un grand congrès à Vienne pour formaliser une fois pour toute les frontières de 1811, mais oublie d'inviter le roi de Prusse. L'Angleterre éructe.

-> entre 2 et 4 PV : Victoire mineure française. Un armistice est signé, quelques négociations sont vaguement engagées, Napoléon lâche "un homme comme moi se fout de la vie d'un million de cons". Rendez-vous pour le deuxième round, ça sent un peu le sapin quand même...

-> 1 PV et moins : Humiliation française. Napoléon doit rentrer en France 6 mois plus tôt que prévu. Vu le résultat historique du 2ème round, ce n'est pas forcément un mal, mais c'est quand même sacrément la honte. Wittgenstein devient le "nouveau Souvorov" et sera nommé généralissime des forces alliées à la place de Schwarzenberg.

Pour (espérons-le) vous aider à mieux visualiser le théâtre, une carte avec vos zones de déploiement possibles

Spoiler:

Ce que vous savez des forces ennemies


A vrai dire, pas grand chose.
L'évaluation très approximative serait de 100 000 Prussiens, appuyés par 100 000 Russes. L'espoir est cependant que la mobilisation prussienne ne soit pas encore terminée (ce qui est très probable), et que les Russes, du fait de leur avance rapide depuis le Niémen, ne soient moins nombreux que prévu (ce qui est possible, mais il ne faut peut-être pas trop rêver).

La campagne de 1812 a sérieusement endurci les troupes russes, au point que l'on peut craindre pour nos marie-louises, mais elles demeurent généralement lourdes au niveau opérationnel - si l'on excepte bien sûr leurs $£*ù%µ§ de cosaques...
Les troupes prussiennes semblent avoir bien changé depuis 1806. Leur efficacité opérationnelle est cependant inconnue.
Difficile d'en dire plus sur la composition ennemie, la principale crainte vient de leur cavalerie, qui sera certainement très supérieure en nombre. Les cosaques ont laissé un souvenir cuisant aux quelques vétérans de Russie qui nous restent.

Apparemment Koutousov serait mourant, et a laissé le commandement au général Wittgenstein. Peut-être reverra-t-on quelques tensions dans le commandement allié, en tout cas on peut l'espérer.

S'il ne fait guère de doute que l'on risque de tomber sur beaucoup de Russo-Prussiens dans le secteur de Berlin et en Silésie, leur présence en Saxe est plus difficile à évaluer : il y a assurément du monde à Leipzig et à Dresde, mais ce peut être un simple mouvement d'envergure politique, comme un vrai regroupement à caractère offensif pour menacer le flanc sud de la Grande... de l'armée de l'Elbe.

Les bases logistiques ennemies sont assurément au niveau de l'Oder, très vraisemblablement au niveau de Breslau et Francfort.

SP a écrit:

- Le total des PV français détermine le résultat de la campagne :

-> 5 PV et plus : Victoire totale française. L'armée russo-prussienne est en déroute, la Prusse KO après une nouvelle raclée monumentale. Mett... l'Empereur François propose d'accueillir un grand congrès à Vienne pour formaliser une fois pour toute les frontières de 1811, mais oublie d'inviter le roi de Prusse. L'Angleterre éructe.

-> entre 2 et 4 PV : Victoire mineure française. Un armistice est signé, quelques négociations sont vaguement engagées, Napoléon lâche "un homme comme moi se fout de la vie d'un million de cons". Rendez-vous pour le deuxième round, ça sent un peu le sapin quand même...

-> 1 PV et moins : Humiliation française. Napoléon doit rentrer en France 6 mois plus tôt que prévu. Vu le résultat historique du 2ème round, ce n'est pas forcément un mal, mais c'est quand même sacrément la honte. Wittgenstein devient le "nouveau Souvorov" et sera nommé généralissime des forces alliées à la place de Schwarzenberg.

Je suis étonné par un truc: Y a pas de "Victoire mineure alliés" ?

C'est pas très gentil pour eux non ? Soit ils gagnent, soit ils perdent. Nous on peut "gagnoter un peu mais pas trop mais quand même".

Cat

Oui enfin, votre "victoire mineure" (le résultat historique), on peut aussi l'appeler "rendez-vous dans 4 mois à Leipzig, bitch".

C'est un peu comme pour le scénario Lyon 1814, tout autre résultat qu'une victoire totale n'est pas vraiment une victoire pour vous.