QG du comte de CLERFAYT, armée des Pays Bas

Mortehan, au soir du 20 août.

Peu de nouveautés.
La population de Mortehan a été en grande partie évacuée, le bourg étant devenu un véritable camp retranché.

Cobourg à Carignan ne cache pas son inquiétude face aux déplacements de troupes françaises entre Sedan et Stenay. Les escarmouches se sont multipliées tout au long de la journée avec la cavalerie française. Il craint que ces démonstrations ne dissimulent l'arrivée d'autres unités françaises dans le secteur.

Rien de neuf dans le secteur de Bouillon.

Citation :

MESSAGE DU PRINCE DE HOHENLOHE, reçu vers 20h

De Hohenlohe, le 20 aout vers midi sur la route de Messancy

Monsieur de Clerfayt,
La cavalerie française à été repérée au nord de Longwy, faisant route vers Arlon. Selon vos messages, ils pourraient être rejoint par des forces conséquentes, derrière la cavalerie se trouverait de l'infanterie et de l'artillerie. Je vais essayer de protéger Arlon avec mes cavaliers et mes troupes...
Le reste du plan reste inchangé pour le moment.

Je reste assez vague car je crains que des courriers ne se fassent intercepter.

Mais que Cobourg se calme, il ne va pas rester seul et sa route de repli n'est pas coupée (pour le moment).

Cela étant dit, ça pue !

La colonne partie pour Stenay, les dragons de Cobourg l'ont perdue ? Ou ils savent ou elle se trouve en ce moment ?

La colonne arrivant à Sedan, pas de news à cause de la cavalerie ennemie ou elle a continuée sa route ?

Si Arlon tombe, au niveau du ravitaillement, considère-t-on que je suis couvert par Namur ou cela pourrait couper mes vivres ?

Ils doivent avoir des forces conséquentes à Longwi pour imaginer engager Brunswick, je vois pas trop ce que compte faire Hohenlohe avec ses 10 000 hommes, à moins qu'il ait embarqué les hessois avec lui...

De mon coté j'ai, à vue de nez, entre 17 000 et 25 000 ennemis repérés. A priori, vu le départ pour Stenay et les messages, j'imaginais qu'ils se regroupaient la bas, mais l'arrivée de troupes supplémentaires à Sedan change un peu la donne.
Ils pourraient essayer de m'engager à Carignan de deux cotés à la fois.

Je te bricole une petite carte d'ici une heure ou deux.

La division française de Stenay y est arrivée (il était difficile pour elle de se planquer).
Pour celle sur la route de Sedan, c'est plus difficile, la cavalerie française est très pressante, les rapports sont contradictoires. Elle y est peut-être arrivée, mais aucune garantie.

Pas grand chose de plus à se mettre sous la dent.

Tu as peu à craindre au niveau du ravitaillement, tu dépends en effet davantage de Namur que de Luxembourg.

Pour l'heure je médite un peu, mais à priori je ne devrais pas changer mes ordres.

Sauf de dire à Cobourg de retourner sur Carignan si les troupes de Stenay font mine de bouger dans sa direction.

Mais bon, je médite d'abord et je te confirme ça

Bon après une courte méditation, le point faible de mon dispositif pour l'heure c'est le fait de ne pas avoir coupé les communications ennemies entre Sedan et Bouillon, ça veut dire que Bertrix et mon ravitaillement sont toujours potentiellement menacés si la colonne de Sedan, au lieu de venir vers Carignan ou suivre l'autre vers Stenay décide d'aller au nord.

Mortehan devrait être capable de tenir tant que j'y laisse des troupes, mais Bertrix est sans défense.

Donc déjà, il faut que je détermine s'ils n'ont pas fait route par là, en tout cas ils ne sont pas encore arrivés à Bouillon, mes cavaliers l'auraient vus.

Mais ça veut dire qu'à moins qu'il vide complètement Sedan demain pour aller sur moi ou à Stenay, il va falloir que j'assiège cette place après-demain.

Ensuite, il y a la colonne française de Longwi, s'ils refoulent Hohenlohe, ils peuvent marcher sur Neufchâteau... (Ou Luxembourg, plus belle prise mais avec moins de portée stratégiquement à mon avis).

Ca serait bien que j'ai des nouvelles de Kirchberg dans la nuit.

Citation :

Ordres pour le vingt et un Août mille sept-cent quatre-vingt-douze.

Dragons de Cobourg :

Laisser une garnison à Carignan continuer les travaux.
Renvoyer des recos comme hier, mais surtout avancer sur Sedan reconnaître les positions françaises par lui-même et nettoyer les routes.

Refuser le combat et retraiter lentement vers Carignan, puis dans la direction de ma colonne si poursuivi, de même si la colonne de Steany fait route en direction de Carignan, sauf contre une force de cavalerie de taille inférieure ou égale à la sienne.

Je fais confiance à Cobourg, qui n'a pas l'air d'un casse-cou, pour être prudent.

Emigrés de De Broglie :

Continuer les fortifications de Mortehan et la construction du dépôt.
La cavalerie coupera la route Bouillon-Sedan en faisant un peu de hors piste si nécessaire.
Se retirer sur Mortehan si une colonne ennemie approche.

Colonne Clerfayt :

Cavalerie :
Couvrir Bouillon.
Se retirer face à une colonne d'infanterie ou de cavaliers par trop supérieure.

Infanterie :
Marcher jusqu'à Carignan.

Clerfayt marchera à la tête de sa colonne

Ordres pour demain modifiés (pour la dernière fois j'espère).

Bump pour indiquer un edit dans les ordres.

Et puis quelques messages personnels, les coalisés parlent aux coalisés :

Message pour Cobourg a écrit:

Monsieur,
Sachez que votre isolement et la tâche ingrate qui était votre prendra fin demain puisque ma colonne vous rejoindra à Carignan.
Je compte sur vous et vos hommes, troupe d'élite s'il en est, pour vous acquitter avec honneur et compétence des ordres qui vous ont été donnés jusqu'à mon arrivée.

Message pour De Broglie a écrit:

Monsieur le Duc,
Je vous confie pour l'heure la surveillance de la place de Bouillon et de nos lignes de communications, tenez moi informé de toute complication et défendez Mortehan et Bertrix

Message pour Hohenlohe, copie au duc de Brunswick et à Kirchberg a écrit:

Premier message.

De Mortehan le vingt août mille sept-cent quatre-vingt douze dans la soirée.

Monsieur le Prince,

Je conçois que vous restiez dans le vague quand à nos plans et le détail de nos mouvements, mais concernant l'ennemi, je souhaiterais que vous soyez un peu plus prolixe, la colonne de Longwi est-elle la seule colonne française que vous ayez repéré ?
Quels sont ses effectifs ?
Avez-vous des nouvelles de Kirchberg et de ses reconnaissances ?

Pour ma part mes forces ont mis en évidence au moins 3 grosses formations ennemies qui se présentent comme suit :
Une unité de cavalerie de plusieurs milliers d'hommes, repliée de Bouillon vers Sedan d'ou elle couvre les approches de la forteresse.
Elle était initialement déployée à Carignan et le général Dillon était présent sur les lieux également.
Une colonne d'infanterie d'au moins 10 000 hommes et de la cavalerie lourde, partant de Sedan et se trouvant présentement à Stenay.
Une deuxième colonne d'infanterie arrivée de Charleville à Sedan.

Il s'agit donc de pas moins de 17 000 hommes à mon avis et peut être même jusqu'à 25 000 si les deux colonnes d'infanterie sont de tailles équivalentes et si la cavalerie compte plus de 2 000 hommes.

Comte de Clerfayt.

PS.
Quel est l'état d'esprit des troupes ?

Difficile à dire pour Cobourg qui est loin, même si il n'y a pas trop à s'inquiéter.
Aucun problème dans la troupe autrichienne, le fait que les cavaliers français aient fui vers Sedan et se contentent d'un duel à distance a été bien accueilli.
Comme d'habitude c'est du côté des émigrés que l'on peut se poser des questions, mais pour le moment aucune alerte sérieuse.

Et donc une carte vite bricolée :




Les croix rouges sont pour figurer les (nombreuses) escarmouches avec la cavalerie française.
L'ovale indique la position de la colonne française en marche repérée pendant la journée.

D'ailleurs une erreur de ma part, la colonne française arrivée à Stenay ne partait pas de Sedan mais de Danzy, entre Sedan et Carignan.

Oui, pas de soucis, je m'en rappelais.

Merci pour la carte !

Mortehan, vers 1h du matin

Citation :

MESSAGE DU PRINCE DE KIRCHBERG

Premier message.

Sur la route entre Sarrelouis et Bouzonville, le vingt août 1792 vers 12h.

Feldzeugmeister,

Je réalise également la plan qui avait été convenu lors de nos discussions. Mes différentes reconnaissances ont elles aussi rencontrées un fort parti de cavalier français, au-delà de la Nied et venant visiblement de Metz, ces derniers ont endommagé les ponts sur la rivière. Je vais garder un œil sur eux tout en vérifiant ce qu'il se passe vers Nancy.

Je vais pour l'instant poursuivre selon le plan convenu et aviserai de la suite des opérations lors de ma jonction avec nos alliés allemands.

Prince de Hohenlohe-Kirchberg.

Sur la route de Carignan, vers 10h

La cavalerie de Broglie signale de nombreuses patrouilles françaises venant de Sedan.
Le mouvement de la colonne principale depuis Mortehan reste heureusement couvert par la forêt, même si cela ne devrait pas durer.

Cobourg n'indique aucun mouvement visible des Français depuis Sedan ou Stenay.

Au rythme de marche de la colonne, Carignan devrait être atteint en fin d'après-midi.

Vu, pas de changements d'ordres.

Sur la route de Carignan, vers 13h

Notre colonne a débouché du bois de Bouillon et pris le village de Ste Cécile.
Comme on pouvait s'y attendre, plusieurs patrouilles françaises ont été repérées, venant vraisemblablement de Sedan.

La cavalerie de Broglie signale approcher de ses objectifs. Là encore, nombreuses escarmouches avec des cavaliers français dispersés.

Citation :

MESSAGE DU PRINCE DE HOHENLOHE

Arlon, vers 3h du matin

La cavalerie française a rapidement reculé et trouvé refuge dans Longwy lorsque mes hommes (ma cavalerie + Kohler + les cuirassiers de Brunswick) et sont approchés. Impossible de dire combien ils étaient (mais sans doute peu, pour avoir reculé aussi vite). Il y a eu un tout petit accrochage à Messancy.

J'ai laissé des cavaliers pour surveiller Longwy tandis que les cuirassiers+Kohler et moi-même remontons vers Arlon et le Duc. Je compte les rappeler bientôt...

Hesse fait le siège de Thionville et a vu les premiers éclaireurs de Kirchberg. Au dernières nouvelles, Thionville ne va pas tomber comme un fruit mûr.

Si j'ai bien compris, les Français longent la frontière et marchent vers Stenay en partant de Sedan. Et n'avez vous pas indiqué avoir pris connaissance d'un message qui pointait Longwy comme point de ralliement des Français ? (ce qui expliquerait que les cavaliers français que j'ai vu y soient rentré en attendant).

Vu.

Pas de changements, pour l'instant tout va bien...

Bonne déduction d'Oli, si tant est que le message est authentique...

Enfin quoi qu'il en soit le problème pour moi c'est que maintenant j'ai des français des deux cotés de Carignan et que tant qu'il y en a à Sedan, je ne pourrais pas ignorer cette forteresse.

J'attend la suite.

Carignan, vers 17h

La tête de notre colonne a atteint Carignan. Notre marche a été, sinon perturbée, du moins animée par les fréquentes alertes causées par les patrouilles françaises, nombreuses sur la route entre Sedan et Carignan.

Mêmes rapports par De Castries (commandant de la cavalerie émigrée) et par notre propre cavalerie au nord de Bouillon, qui a également repoussé quelques groupes dispersés qui tentaient de toute évidence d'éclairer notre dispositif vers Mortehan.

Nos propres reconnaissances ont été perturbées par l'important dispositif de cavalerie française, qui laisse soupçonner la présence d'au moins deux unités de cavalerie.
Les patrouilles lointaines vers le sud ont ramené des rapports peu précis mais qui laissent entendre un mouvement français autour de Dun, possiblement en route vers Stenay.

Cobourg ne rapporte aucun grand mouvement des unités françaises présentes à Sedan ou Stenay.

Hors de cela, les dépôts de Carignan et de Mortehan sont désormais opérationnels.

Vu.

Je donne mes ordres demain (enfin aujourd'hui, mais après que j'ai dormi d'abord).

Citation :

Ordres pour le vingt-deux Août mille sept-cent quatre-vingt-douze.

Dragons de Cobourg :

Renvoyer des recos comme hier et avancer sur Sedan reconnaître les positions françaises au plus près de la ville possible. Nettoyer les routes.

Refuser le combat et retraiter lentement vers Carignan si poursuivi sauf si uniquement de la cavalerie.


Emigrés de De Broglie :

Marcher sur Carignan en laissant le minimum d'hommes nécessaires pour garder le dépôt.
La cavalerie continue ses opérations et pousse sur Sedan si possible.
Elle doit se retirer sur Mortehan si une colonne ennemie approche.

Colonne Clerfayt :

Cavalerie :
Couvrir Bouillon.
Se retirer face à une colonne d'infanterie ou de cavaliers par trop supérieure.

Infanterie :
Fortifier Carignan (il y a déjà des murs, mais quelques redoutes ne feraient pas de mal).

Clerfayt restera à Carignan aujourd'hui.

Je suis leeeeeeeeeeeent, mes mouvements sont téléphonés, mais je n'ai guère le choix...

Je marcherais sur Stenay ou Sedan demain.

Si tu veux que je te récapitule les recos des derniers jours que je réordonne aujourd'hui, pas de soucis.

Tu peux en effet me faire un récapitulatif des reco. Je les ai mais bon, ce n'est jamais perdu, j'ai déjà commencé à oublier quelques messages (rien de grave cependant), alors...

Carignan, vers 17h

Citation :

MESSAGE DU PRINCE DE HOHENLOHE

Hohenlohe, matinée du 21 aout,

La cavalerie française est rentrée dans Longwy mais les patrouilles françaises ont sans doute repéré notre mouvement et malgré la présence de cavalerie prussienne, de nouvelles patrouilles sont présentes sur la route vers Arlon où se trouvait Brunswick [qui est parti maintenant vers Martelange] Il ne leur sera pas compliqué d'imaginer où est passé Brunswick s'il ne débarque pas à Longwy maintenant...

Je pense qu'il faut changer de plan, Brunswick viendrait assiéger Longwy et ensuite nous nous rassemblerons avec vous pour tenter de passer la Meuse à Sedan (où des guets sont présents)... on peut aussi passer à Givet... (ce qui pourrait être une variante du plan initial, en moins ambitieux...)

Je pense qu'il faut que vous m'aidiez à convaincre Brunswick de redescendre sur Longwy (parce qu'il est un peu lent notre ami le Duc...).

Heu... C'est quoi ce message ?

Il est bien gentil Oli mais si on s'est pris la tête à mettre en place un plan, c'est pas pour improviser dès qu'on voit des français quelque part.

Ensuite, il me semblait que dans l'itinéraire qu'il nous avait donné ils passaient par Bastogne, du coup qu'est ce que le duc fout à Arlon à portée des patrouilles françaises ?

Ou alors c'est moi qui me rappelle mal du trajet qu'il a donné ?

Je viens de vérifier (en même temps que je rédige ce message sur mes pensées pour mon auditoire) sur les cartes, ok il y a une route Arlon-Martelange vers Bastogne.

Mais d'une pourquoi choisir une route qui passe près de Longwy ? Il y a une autre par l'intérieur du Luxembourg, après peut-être est-ce difficile de juger de son existence à l'époque...
Admettons.

Ensuite, Luxembourg-Arlon c'est une journée de marche... On est au troisième jour... Wat ze feuque ?

@Dieu

De mon expérience militaire (celle de Clerfayt, pas la mienne ), dois-je supposer que cette lenteur atroce (pire que la mienne qui prend tout mon temps exprès) est le fait des mauvaises route et de la taille de la colonne ?

Et puis il a peur qu'ils fassent quoi les cavaliers français ?

Ok, ils ont vu la colonne prussienne, il pouvait pas envoyer des cavaliers jusqu'à Longwy pour l'aveugler pour le passage du Duc ?

Et puis après ?

Ils sauront que le Duc ne va pas à Longwy et alors ? Il peut me rejoindre...

Enfin bref, je suis un peu étonné et inquiet de ce que j'apprend sur ce que font nos "alliés" prussiens. Il va me falloir un peu de temps pour rédiger une réponse.

Les recos :

Recos de Cobourg a écrit:

Envoyer des patrouilles en force vers :

Verdun via Stenay et Dun
Montmédy
Longwy
Arlon

Et aussi (c'est un peu plus ardu), vers Mouzon en traversant la rivière à Carignan, de là rayonner vers Sedan via Beaumont (un peu de hors-piste est à prévoir pour ces deux mouvements) et vers Le Chesne via Stonne. (J'ai envie de voir leur dispositif un peu en profondeur moi aussi et troubler leurs communications)