QG du comte de CLERFAYT, armée des Pays Bas

Je vais me permettre exceptionnellement un avis personnel : envoyer l'essentiel de votre force de frappe faire les touristes dans les Ardennes pendant que ta propre unité était laissée en enfant perdu à l'avant-garde et sans aucun soutien possible avant plusieurs jours, ce n'était pas ce que j'appellerais une très grande idée...

Ha mais moi j'avais dit on risque de se prendre une concentration sur nos forces de couvertures, je penche pour deux forces de taille équivalente, une à l'est, une dans ma zone d'opération hein...

Disons que là je regrette juste de m'être entêté à jouer le jeu de l'offensive pour les bluffer et continuer de gagner du temps, un peu par suite du manque d'info sur leur position et un peu parceque ça m'emmerdait profondément d'abandonner mes positions et mes dépôts sans avoir tiré un coup de feu.

Avec le recul, de mon choix de 11h, j'aurais du choisir la prudence et marcher sur Florenville, j'y avais pensé, très fort même, mais ça manquait de panache.  

Bon, là maintenant je suis vraiment dans la merde par contre.

Mais bon, mon plan était un pari risqué, mais il était pas si mauvais finalement (j'avais bien pris note que mes troupes étaient censée être de meilleure qualité, je voulais pas me laisser abattre par les effectifs ennemis). C'est "juste" que je n'avais pas identifié 3 ou 4 divisions françaises (celle de Dumouriez, celle de Beaumont, celle qui a intercepté De Broglie (bien qu'ils s'agit peut-être de celle de Dun ou Damvillers) et celle qui est arrivé de Carignan (mais il s'agit peut être de l'une de Mortehan)) et que j'ai pas pu les inclure dans mes calculs, même si j'ai toujours appréhendé ce genre de mauvaises nouvelles.

Allez, je réflèchis à un plan miracle.

Mon objectif à présent c'est Virton.

Il faut que je me repose au moins 4h.

Mais ma seule chance de ne pas avoir à rendre mon épée, c'est de marcher de nuit pour prendre un peu d'avance.
Bien faible chance...

L'emplacement de la bataille contre De Broglie ne me laisse guère la possibilité de filer par Margut en suivant le cours du ruisseau du Bouillon comme je comptais le faire quand je t'ai dis de me prévenir quand on arriverait à Chauvency. Les français doivent couvrir la zone.

Il faut que je sache comment est le dispositif ennemi à Montmédy.

Je suis quand même épaté par leur coordination et leurs reconnaissances.

J'étais un pacman aveugle et eux ils ont toujours pu manoeuvrer tranquillement, placer toutes les unités au bon endroit au bon moment...

Bon, certes, j'avançais lentement (à cause des dépôts) et il n'y a pas beaucoup de routes, ça facilite les choses...
Mais quand je vois ce que mes coéquipiers ont pu me filer comme infos depuis le début...

(j'me marre en te voyant écrire que leurs unités étaient au bon endroit, au bon moment, si tu savais )

C'est l'impression que j'en retire...

Bon, c'est pas comme si j'ai beaucoup d'options...  

A priori j'aimerais bien me reposer ici, maintenant, 4h.

Mais j'ai vraiment besoin de savoir ce qu'il y a à Montmédy et comment c'est placé.

J'envois du monde en reco, estafettes, officiers, grenzers, dragons rescapés, peu importe...
Mais avec les cavaliers ennemis j'ai peur d'être aveuglé.

Edit

Pareil, du monde dans les bois en direction de Thonelle, voir ce qu'il y a sur la route avant la nuit.

J'envois un officier à Kellermann avec un message.

Message pour le général Kellermann a écrit:

Quels sont les termes que vous proposez pour une reddition ?

Comte de Clerfayt.

Il doit bien regarder autour de lui !  

Et puis De Broglie ! Je t'avais dis, n'engage pas le combat contre une division française, replie toi vers Florenville !!!

C'est sûr j'avais besoin de lui, mais il pouvait pas vraiment gagner...

Pfff.

M'enfin, dispersé dans les champs ou à Florenville en bon ordre, ça m'aide pas plus.

Je tiendrais un conseil de guerre avec mes officiers à 23h00.

Edit

Dans l'intervalle, je fais faire l'état des munitions et je réquisitionne tous les stocks de nourriture à Chauvency et dans les hameaux des alentours.

Je fais faire pour le maire une lettre lui garantissant une indemnité de nos forces à l'issue de la campagne.
S'il n'est pas content, il pourra toujours se faire rembourser par la canaille républicaine.  

Je fais le compte des prisonniers, j'ai un rôle pour eux et des canons capturés qu'on a pu garder (si on a pu en garder quelques uns), j'ai aussi une idée en tête pour eux.

J'attend le meeting et une réponse à ma lettre pour donner d'autres ordres (et poser d'autres questions... Je te préviens que je risque d'être chiant avec pleins d'idées à la con tant que je ne serais pas sauf sur la route ou bien prisonnier des français.   ).

Keyser Pacha a écrit:

 Je te préviens que je risque d'être chiant avec pleins d'idées à la con tant que je ne serais pas sauf sur la route ou bien prisonnier des français.   ).

Et ce sera quoi la différence avec d'habitude ?

(je plaisante)

Je fais le bilan de tout ça en fin d'après-midi.

Chauvency, un peu avant 23h

La colonne est en cours de rassemblement autour du village de Chauvency. La colonne française en retraite s'est mise à l'abri de la forteresse de Montmédy, non sans profiter de notre quasi-absence de cavalerie pour nous narguer avec leurs patrouilles et empêcher tout espoir de reconnaissance effective de notre côté.
Tous les officiers de cavalerie disponibles, tant autrichiens que français (émigrés, bien sûr), ont été invités à rassembler tout ce qui traine de cavaliers pour tenter de reformer dans l'urgence quelque chose qui ressemble vaguement à une force montée organisée, mais cela risque d'être très compliqué dans un délai aussi court...

Sur nos arrières, notre queue de colonne subit la pression des cavaliers français, mais on peut espérer un relâchement avec la nuit.


Un officier français, porteur d'un drapeau blanc, s'est présenté avec la réponse de Kellermann. Notre propre envoyé a semble-t-il été gardé prisonnier...

Citation :

MESSAGE DU GENERAL KELLERMANN

Montmédy, 22h le 23 août
Message au Comte de Clerfayt
Vous avez combattu hardiment mais votre situation est dorénavant sans issue. Veuillez trouver les conditions que nous mettons à votre reddition :
1. Déposition des armes, de l'artillerie et du train militaire immédiatement. Ils devront être conduits sans délai à Stenay accompagné du minimum de cochers nécessaire pour la tâche.
2. Vos hommes ne sont pas nos ennemis, nous faisons la guerre aux rois, pas aux peuples. S'ils prêtent serment de ne plus porter les armes contre les armée de la France pour la campagne en cours, ils seront considérés comme prisonniers sur parole et seront libres de regagner l'Autriche par un itinéraire par nous décidé.
3.Les officiers seront faits prisonniers et seront traités selon les lois de la guerre et avec tous les honneurs dus à leur rang. ils seront libérés dès que leurs troupes auront atteint une distance dans leur chemin de retour par nous décidé.
4. En cas d'entrée en Belgique de notre part, la famille de Croix de Clerfayt sera placée sous ma protection personnelle.
5. Le domaine de Clerfayt à proximité de Waudrez ne sera ni saccagé ni redistribué aux citoyens Wallons.
6. Les Wallons ont vocation à rejoindre leur frères français déjà libres. Il est donc normal de proposer au plus illustre d'entre eux, le Comte de Clerfayt de nous rejoindre dans notre lutte contre la tyrannie. Ce dernier point est laissé à l’appréciation du comte et un refus n'aura aucune conséquence en cas d'acceptation des autres points.
7. Sans réponse de votre part demain à 6 heures, nous considérerons que vous refusez notre proposition.
8. En cas d'acceptation, notre cavalerie devra voir dans l'heure qui suit les chariots quitter votre campement.
François Étienne Christophe Kellermann

Je dresse le bilan de la journée, pertes et autres joyeusetés, dans la soirée.

SP a écrit:

Un officier français, porteur d'un drapeau blanc, s'est présenté avec la réponse de Kellermann. Notre propre envoyé a semble-t-il été gardé prisonnier...

Ca aurait été trop simple.

Cela dit, ce sont de bons termes...

Même si j'arrivais à extirper ma colonne de ce merdier, il est probable que j'aurais à abandonner une partie du train.

En gros je ne pourrais pas faire beaucoup mieux que sauver les hommes de la captivité, ce qu'ils me proposent justement.

C'est habile.

Ca et la flatterie.

D'un autre coté, c'est presque trop généreux.

Idem pour le fait de garder mon homme, c'est prudent, mais presque trop prudent. Ils ont peur de quoi vu la description qu'ils ont fait de ma situation ?

Quand tu dis qu'ils se sont mis à l'abri de la forteresse, tu veux dire qu'ils sont rentrés à l'intérieur ?

Si les hommes ont l'air énergiques et motivés et que les préparatifs vont bons train, suffisamment en tout cas pour donner le change, je leur renverrais leur officier.

Une partie a dû rentrer dans la ville même, mais il est vraisemblable que l'essentiel se soit disposé autour, à l'abri des canons, comme on doit le faire dans ces circonstance - on évite d'enfermer des dizaines de milliers d'hommes dans une ville forteresse tant qu'on peut l'éviter.

Justement, c'est pour ça que je posais la question, s'ils l'avaient fait, ça m'aurait paru étrange (et plutôt bon signe. Trop bon signe pour y croire, c'est pour ça que je vérifiais ce que tu voulais dire exactement ).

Oui, c'est le problème du vocabulaire qu'on utilise par convention. 10000 hommes couvrant pas loin d'1 km² en rassemblement, ça fait déjà beaucoup pour une ville qui, en 1792, comptait à peine 1500 habitants...
(en même temps, c'est justement pour ça que c'était une forteresse...)

Chauvency, vers 23h

Notre infanterie, ainsi que les débris des unités de Cobourg, Broglie et de notre cavalerie que nous avons pu récupérer pendant l'après midi, a enfin pu établir les bivouacs pour la nuit.
Même si la solidité de notre ligne d'infanterie a su galvaniser momentanément nos hommes et leur a permis ce dernier effort, le moral n'est tout de même pas brillant. L'épuisement est évident, et les nouvelles de la débandade de nos unités auxiliaires ne peuvent plus être cachées.
Outre les risques de manquer de ravitaillement - même si le désarmement des prisonniers français avant leur libération a permis de refaire un peu nos réserves - nos officiers s'accordent à penser qu'un nouvel affrontement demain ou après-demain dans des conditions similaires sera très difficile à soutenir.





Le bilan des pertes, tel qu'il a pu être estimé, est d'environ 300 morts pour notre infanterie, mais à peu près autant de blessés graves ont dû être abandonnés sur le champ de bataille ou sur la route.
La désorganisation actuelle de nos forces est également grande, au point que le général Mederndorf estime ne pouvoir compter que sur à peine 7000 hommes en état de combattre demain.

Du côté de l'ex cavalerie de Cobourg et du corps des émigrés, les pertes sont inquantifiables, mais à moins de trouver rapidement un lieu de rassemblement, ces unités n'ont plus réellement d'existence. Des tentatives de réorganisation sont néanmoins menées pour sauver ce qui peut l'être.

Messieurs.

La situation pour nous est des plus préoccupantes.

Nous avons quelques choix, tous me semblent mauvais.

Rester ici nous reposer, plus de quelques heures, sans ravitaillement et encerclé par des forces ennemies nombreuses est à exclure, je ne crois pas nécessaire d'insister.

Accepter les termes de la reddition proposée par Kellermann. Elle est généreuse, mais je préfère l'ignorer. D'une part parce que ce serait faire insulte à la victoire de nos troupes que de se rendre à l'ennemi le lendemain sans combat.
D'autre part, cette offre est trop généreuse.

Si Kellermann avait disposé de renforts il aurait attaqué dans les dernières heures de la journée, ou il aurait au moins fait une démonstration de force. Au lieu de cela il a couru se réfugier à Montmédy !

C'est pourquoi je ne crois pas que les unités ayant vaincues De Broglie soient déjà arrivée. (Elles ont pu arriver depuis mais bon... Je ne le dis pas )


Il nous reste donc à marcher cette nuit !
Une fois les hommes ayant pris le minimum de repos possible. Vers Florenville ou vers Virton.
Notre manque de ravitaillement ne nous laisse pas d'autres routes que les plus directes possibles.

La route de Florenville présente le défaut majeur d'avoir été le lieu de l'affrontement funeste entre De Brolie et d'après les témoignages des quelques fuyards que nous avons pu récupérer, deux unités françaises.
La position actuelle de ces forces est pour moi un mystère... Mais il y a fort à parier qu'elles puissent nous bloquer la route demain si elles sont restés sur place ou si elles sont en marche pour Montmédy.

(Quelle est leur dernière position connue par les fuyards ?)

Virton nous imposerait une marche en dehors de routes majeures...

A moins de marcher par Juvigny au sud de notre position puis Marville et de là gagner Longuyon... Mais cela nous fera marcher encore derrière les lignes françaises au milieu de mouvements ennemis. Qui plus est, les forces de Montmédy ou en marche de l'ouest pourraient nous couper la route dans la journée. Cela ne me semble donc pas souhaitable.

Je pense que le plus simple est encore d'avancer, soit à partir de Thonelle puis remonter la vallée de la Thonne, soit remonter la vallée de la Thiers jusqu'à Ecouviez.

Dans le premier cas, comme pour une marche sur Florenville, nous risquons de tomber sur les unités ayant vaincu De Broglie demain ou dans la nuit...

Dans le second cas, il nous faut avancer avec audace juste devant le nez de Kellermann et de ses troupes. C'est la solution que je préconise, c'est la route la plus courte et la plus directe.

Si nous avançons en force pendant la nuit, ils auront les plus grandes difficultés à s'opposer à notre marche par les armes. Nous pouvons également feinter un coup de force sur Montmédy pour nuire à leur déploiement.

Ces unités ont été battues hier, elles sont surement aussi fatiguées que nous. C'est je crois, notre meilleure chance !

Mederndorf ?

(PS

C'est une question réthorique, hein, pour ma part ma décision est prise à moins qu'on me présente un obstacle technique majeur que mon optimisme aurait omis de prendre en considération, c'est juste pour sentir l'opinion/moral de la troupe)

J'avais prévu pleins de coups tordus pour feinter sur ma route et m'éclipser par le sud, des faux messages pour Hohenlohe, des fausses reconnaissances, un bivouac factice avec les prisonniers français et mes blessés, un faux convoi avec les canons pris aux français etc.

Mais dans tous les cas, c'est ridicule ils ne s'y laisseront pas prendre car ils ont trop de cavaliers autour de moi et trop près pour que de tels stratagèmes puissent fonctionner et ça ne me ferait pas prendre assez d'avance pour éviter une interception même si ça fonctionnait...

Par contre je vais surement essayer d'envoyer des messages à Hohenlohe quand même.

La bonne nouvelle, c'est qu'un cavalier d'Hohenlohe a réussi à rejoindre notre colonne.

La mauvaise, c'est qu'il a eu beaucoup de mal du fait de la présence de cavaliers français. Avec la nuit, il parviendra peut-être à repartir, mais cela restera aléatoire...

Lui est son détachement avaient été envoyés en reconnaissance de Montmédy, tandis qu'Hohenlohe était en train d'encercler Longwy. Le Prussien y serait apparemment toujours.

D'après son observation du secteur de Montmédy en début de soirée, les troupes françaises sont clairement présentes en nombre, avec notamment des troupes venant de la direction de Carignan...

Ho et pour la reddition, je demande un délai supplémentaire à Kellermann, le temps de convaincre mes officiers qui sont réticents à admettre la défaite...

SP a écrit:

D'après son observation du secteur de Montmédy en début de soirée, les troupes françaises sont clairement présentes en nombre, avec notamment des troupes venant de la direction de Carignan...

Ho mais spa vrai hein !!!  

Ca commence à se voir que j'espère trop à chaque fois...

Elles sont disposés comment, à peu près ?

Je tousse donc après mon discours, l'air de rien. Histoire de faire oublier ça...

Mederndorf n'a pas grand chose à ajouter. Quelle que soit la direction à prendre, les Français n'auront aucun mal à l'identifier et à réagir s'ils sont en nombre pour nous intercepter. Tenter de forcer le passage vers Thonnelle semble le seul mince espoir qui demeure.

Tous les officiers ne cachent cependant pas qu'à moins d'un épuisement comparable chez les Français, les chances de succès sont quasiment nulles...