En mars 1799, le Directoire confie à Schérer, ministre de la guerre, le commandement de l'armée d'Italie, à charge pour lui de mener l'offensive vers Vérone et Venise depuis les bases solides de la République Cisalpine. Avec en simultané l'offensive de l'armée du Danube de Jourdan, il ne fait guère de doute que les valeureuses forces de la République prendront un avantage rapide sur la Deuxième Coalition encore loin d'avoir rassemblé ses forces.
Dans le même temps, la victoire étant certaine, la République peut poursuivre sa prise de contrôle de la confédération helvétique (il doit bien y rester quelque chose après le hold-up de Berne, et quand il s'agit de trouver de l'argent on peut compter sur Masséna...) et de Naples.
En moins d'un mois, tout tourne au désastre : Schérer est battu à plate couture devant Vérone et l'armée d'Italie reflue piteusement. Jourdan subit la 214e défaite consécutive de sa carrière à Stockach et doit se retirer vers la Suisse, heureusement sauvé par une énième dispute entre l'archiduc Charles et son frérot l'Empereur...
Et le pire reste à venir : Souvorov, légende vivante adulée par sa troupe (bien moins de son Tsar...), arrive à Vérone avec un corps expéditionnaire russe et reçoit aussitôt de l'Empereur le commandement en chef des forces alliées en Italie.
En quelques semaines, et en dépit de la satisfaction très mesurée de ses collègues autrichiens, le héros des guerres turques et boucher des guerres polonaises s'avère digne de sa réputation : les Français à nouveau battus, ils doivent abandonner toute la Lombardie, laissant une partie de leurs forces s'enfermer dans les places, tandis que le reste de l'armée d'Italie doit se retirer au delà de Milan.
Se convainquant qu'il serait peut-être temps de mettre quelques généraux compétents aux commandes, comme ça, pour voir, le Directoire se dit que, finalement, Moreau ce n'est pas si mal pour essayer de recoller quelques morceaux. Et puis, après tout, McDonald est censé revenir de Naples d'ici peu...
En Suisse, l'archiduc Charles ayant résolu ses problèmes de passeport voudrait bien aussi se joindre à la fiesta anti-française avant la prochaine bouderie de son frangin.
Seul souci : Jourdan éloigné de tout soldat français, les choses risquent d'être un peu plus compliquées avec Masséna...
Le 1er mai, il est temps pour les Alliés de se remettre en route pour en finir. Et de faire tomber quelques forteresses, vite contournées les mois précédents. Et d'éviter la jonction entre Moreau et McDonald. Et de reprendre le contrôle de la Suisse. Et de préparer la future invasion de la France. Et de ne pas trop se fâcher entre alliés.
Bah, pas de raison de s'inquiéter...