Quartier général de Aleksandr Vasil‘evich Suvorov

Entre 17h et 18h

La cavalerie française se fait massacrer dans une évidente mission de sacrifice, pour permettre la retraite des divisions françaises battues par notre infanterie.

Vukassovitch, en dépit du soutien des renforts de Rosenberg, est dos à Lodi et signale que sa ligne craque de toute part.

Bagration signale que ses forces n'en peuvent plus, la cavalerie de Lichtenstein est en train de partir en déroute. La prise de Lodi par les Français est imminente.

Z'allez pas me faire croire que les Français sont pas fatigués après toute cette journée bordel...

La division de cavalerie française est détruite, ou du moins elle ne représente désormais plus une force capable de se battre?

Et l'attaque du flanc français par Rosenberg, comment ça se passe?

Le problème est que tant qu'il y a quelque chose en face de Rosenberg (ici, la cavalerie engagée en mission suicide), il ne peut consacrer qu'une partie de ses forces à soutenir Vukassovitch. Visiblement trop peu.

La cavalerie française se fait écharper et sera probablement anéantie, mais pas assez vite pour permettre la conversion de Rosenberg sur le flanc français, si les choses continuent à ce rythme...


L'avis de ton état-major : la situation est très critique, Rosenberg doit dégager une voie de retraite pour permettre à ce qui restera de l'armée de rejoindre Mélas...

Ah parce que mon état-major sait où est Melas?

Sur la route quelque part on imagine.

Est-ce que le Français peut continuer à attaquer à la nuit tombée?

Est-ce qu'on peut se battre dans la ville-même? Et est-ce qu'on peut, par inadvertance, mettre le feu à la ville et que cela gêne l'éventuelle poursuite française?

Une fois la nuit tombée, les combats n'ont pour ainsi dire plus aucun effet.

On peut bien sûr se battre dans la ville, même s'il vaudrait mieux la laisser dégagée pour permettre aux fuyards de Bagration et Lichtenstein de passer.

Mettre le feu, c'est techniquement possible mais cela prend plusieurs heures aux unités de génie.

Est-ce qu'il y a encore des Français de l'autre côté de l'Adda?

Et est-ce que Vukassovitch ou Bagration pense qu'ils ont quand même affaiblis les Français?

A priori non, tous semblent avoir passé les gués pour se retrouver rive sud.

Il est très probable que les troupes françaises aient subi de lourdes pertes et ne soient pas dans la meilleure forme. Il est cependant difficile d'en être assuré ou d'avoir des données précises.

Bon, les troupes de Rosenberg essaye d'en finir au plus vite avec la cavalerie française. Une fois fait les deux unités d'infanterie feront volte-face et se mettront en position défensive, les cosaques eux continueront la poursuite. L'unité de Rosenberg engageant les Français sur leur flanc pour aider Vukassovitch continuera d'attaquer. Vukassovitch, Bagration et Lichtenstein feront retraite en direction de Rosenberg et essaieront de regrouper leurs troupes derrières les lignes russes. Je veux quand même que les troupes de Vukassovitch qui sont en face des Français dont le flanc est attaqué par Rosenberg continue de combattre et ne recule que très lentement, afin qu'elles puissent servir de pivot au reste de la colonne. Ca va c'est compréhensible?

Tout à fait. Vukassovitch doit reculer en prenant pivot sur sa gauche.


Sinon, petite carte pour la situation globale autour de 19h :



(les triangles indiquant des unités en déroute...)

Entre 19h et 20h

L'infanterie de Vukassovitch commence à refluer en désordre vers Lodi et se délite, pris dans le flot des fuyards de Bagration et Lichtenstein. Les dernières unités organisées de Vukassovitch tente de s'appuyer sur Rosenberg pour maintenir un minimum de cohésion et éviter un carnage généralisé.
Les hommes de Rosenberg tentent de dégager la route de Pizzeghettonne en continuant le massacre de la cavalerie française, les cosaques se joignant de bon coeur à la curée.

Bagration est arrivé au QG, blessé et contri de la défaite de ses troupes, se reprochant notamment un manque de résistance en début de journée, qui a permis bien trop facilement aux Français de franchir l'Adda. Lichtenstein serait apparemment porté disparu suite aux derniers combats, sa cavalerie étant elle-même en pleine décomposition.

Rosenberg pense qu'il devrait être possible de faire passer le flot des fuyards sur la route de Pizzeghettonne en faisant reculer les Français qui se trouvent sur le chemin et qui sont de toute évidence trop secoués pour tenter quoi que ce soit. Il compte sur la nuit pour empêcher une poursuite trop sévère.

J'oubliais : une formation de cavalerie autrichienne a été repérée en train de se rassembler au nord de l'Adda.

Ah bah..., on se croirait dans un western. La cavalerie arrive en retard. Néanmoins c'est une bonne chose, cela devrait contraindre les Français à empêcher de nous poursuivre demain. Avec un peu de chance on va pouvoir éviter le désastre plus facilement que ce que je craignais.

Je rassure Bagration, non ce n'est pas sa faute, c'est la mienne. J'ai trop surestimé l'obstacle que représentait l'Adda et je n'ai pas pu donner à Bagration les moyens de sa mission. Je porterais l'entière responsabilité devant notre Czar et ferais mon possible pour que nul autre que moi ne soit punis. Si tant est que je revienne vivant dans noter Mère Patrie...

Mais l'heure n'est pas encore à ces pensées sombres. Tout n'est pas perdu. Melas semble arrivé. Il faut empêcher notre désintégration complète et limitée notre retraite pour pouvoir l'épauler demain s'il le faut. Je veux que Bagration fasse son maximum pour tenter de redonner un peu d'ordre aux troupes qui retraitent. Que Vukassovitch continue sa retraite comme il peut. Rosenberg ne doit désormais consacrer qu'une seule unité pour dégager la voie, l'autre devant aller épauler Vukassovitch. Je m'engagerais personnellement dans ces actions d'arrière garde pour m'assurer que le front tienne. Et je veux que l'information comme quoi Melas arrive soit transmise à tous les soldats possibles, ça devrait un peu aider pour le moral.

J'envois également plusieurs messages.



Au général Keim

Lodi, 20h le 5 mai.

Général,

La bataille de Lodi c'est mal terminée, néanmoins ma force n'est pas détruite, et le général Melas va arriver. Les Français n'ont pas encore gagnés. Votre colonne et celle du général Zoph devront également nous rejoindre à Lodi.

Maréchal Souvorov.



J'envois plusieurs fois ce message, histoire de m'assurer qu'il arrive bien à Keim. Oui je sais Zoph n'est pas là, mais bon ça les Français ne le savent pas.




A l'officier commandant les troupes autrichiennes au nord de Lodi

Lodi, 20h le 5 mai.

Officier,

La bataille de Lodi c'est mal terminée, néanmoins ma force n'est pas détruite, j'ordonne que la moitié de votre cavalerie traverse l'Adda par l'un de ses gués et rejoigne ma force pour l'aider à maintenir sa cohésion le temps que le gros des forces de Melas arrive. Vous transmettrez également à ce dernier les ordres suivants, il doit se préparez pour une bataille demain à l'aube, il doit diviser ces forces en deux, une partie ira en amont de l'Adda pour fixer une partie des troupes françaises en préparant une traversée de l'Adda, l'autre moitié rejoindra ma colonne en traversant le gué de nuit. Evidemment ces ordres ne tiennent que si ma force existe encore dans les heures qui suivent.
J'ordonne également que vous fassiez du bruit, beaucoup de bruit de votre côté, les Français doivent savoir que vous êtes là et en force.
Vous trouverez avec ce message toutes les informations relatives aux gués que les Français ont utilisés et que vous devrez utiliser, ainsi que les informations que nous avons sur l'état et la composition des forces françaises actuelles.

Maréchal Souvorov.

Comme dit dans le message je balance également toutes les infos qu'on a amassé durant la journée, histoire que ce ne soit pas perdus.

Entre 20h et 21h

L'infanterie de Vukassovitch a achevé de se déliter sous la pression française. L'ennemi s'est rendu maître de Lodi et y a capturé nombre de prisonniers.
Les débris de Bagration, Lichtenstein et Vukassovitch refluent en masse vers le sud-est, heureusement couverts par l'infanterie de Rosenberg qui s'est mise en position pour limiter au maximum les risques de poursuite, aidée en cela par la tombée de la nuit.

Le messager envoyé au nord de l'Adda n'est pas encore revenu, mais d'après les dernières observations, la cavalerie autrichienne semble seule, aucune autre formation amie n'a été repérée.

Que Bagration et Vukassovitch fasse leur maximum pour rallier leurs troupes, de toutes façons fatiguer comme ils sont ils vont pas courir bien loin non?

Que les troupes de Rosenberg se replie lentement jusqu'au niveau du gué que les Français ont utilisé ce matin.

Et j'espère que Melas l'a pas joué "Hannibal et les délices de Capoue" et qu'il va bientôt arrivé. A tout hasard j'envois un autre message en direction des forces autrichiennes au-delà du gué, demandant un rapport de situation.

Entre 21h et 22h

Les hommes de Rosenberg font le maximum pour orienter les fuyards en déroute vers les gués de l'Adda. Il est cependant à craindre qu'une bonne partie des unités de Bagration et Lichtenstein soient détruites.
La pression ennemie demeure, mais s'est comme de juste sérieusement relâchée avec la nuit.

Le général Seckendorff, commandant de la division de cavalerie autrichienne, salue Votre Excellence, et s'excuse d'arriver si tard, et avec si peu d'hommes. Le maréchal Melas serait avec le gros de ses forces au niveau de Castelleone, il ignore s'il va poursuivre sa marche ou non cette nuit.

Il tient également à vous remettre plusieurs messages qui n'ont pu vous parvenir aujourd'hui.

Citation :

4 mai, 16h
du baron Michael Friedrich Benedikt von Melas
au comte Alexandre Vassiliévitch Souvorov, feldmarshall
réf. : Melas-Souvorov 003
Les landes italiennes étant désertées par l'ennemi je prends la route en direction de Crémone. Les troupes de Fröhlich ont regagné une légère cohésion mais leur valeur sera bien faible voire nulle sur un champ de bataille avec les marches à venir. j'espère pouvoir atteindre d'ici demain soir le carrefour entre les routes Lodi/Crémone et Pizzeghettone/Soresina avec la piétaille.
D'ici à mon arrivée à Crémone demain matin d'autres informations nous seront peut être parvenues sur le dispositif adverse et nous pourrons toujours changer notre fusil d'épaule (Comme par exemple un passage par Pizzeghettone et Zorlesco plutôt que Castelleone)
L'avant garde de l'armée de Rome est déjà devant Bologne (entre cinq et dix mille hommes selon les premières estimations.

Cordialement
B. M. F. B. v. M.

Citation :

4 mai, 21h
du baron Michael Friedrich Benedikt von Melas
au comte Alexandre Vassiliévitch Souvorov, feldmarshall
réf. : Melas-Souvorov 004
Copie envoyée au baron Kray
Les larbins de la soi-disant révolution ont été, en partie, retrouvés. Deux colonnes fortes d'au moins 10 000 hommes chacune, l'une partant de Casal, l'autre de Castelleone, convergent vers Lodi. Mes marches sont pour l'instant conforme (et même très légèrement en avance) sur mes objectifs.
Cordialement
B. M. F. B. v. M.

Castelleone? C'est hier qu'il aurait fallu arriver à Castelleone! Faut arrêter avec les marches de tourisme pour se promener...

Du coup on continue d'orienter le maximum de troupes en retraite vers les gués de l'Adda pour les faire traverser, on utilise notamment les Cosaques, un peu comme des bergers. L'infanterie de Rosenberg attendra que le gros des trainards soient évacués avant de traverser à son tour. Tout le monde ira se placer à 2 ou 3 km de Lodi, histoire d'éviter que les Français nous collent direct.

J'envois plusieurs messages.

Au général Seckendorff

Lodi, 21h le 5 mai.

Général,

Que toutes vos troupes restent de votre côté, inutile de les faire traverser. Par contre qu'elles fassent le plus de bruit possible, qu'elles allument bien plus de feu de camp que nécessaire, ... bref je veux que vous fassiez votre maximum pour convaincre les Français que toute la force de Melas soit là. Je veux également que vous surveilliez le gué que les Français ont utilisé ce matin pour prendre ma force à revers, afin de vous assurez qu'ils n'essayent pas de le retraverser.

Maréchal Souvorov.





Au général Melas

Lodi, 21h le 5 mai.

Sixième message.

Général,

Dès réception de ce message, si vous ne l'avez pas déjà réalisé de votre propre initiative suite à la réception de mes précédents messages, vous commencerez une marche en direction de Lodi. Vous ferez également en sorte que ce qui vous reste de votre cavalerie n'attende pas votre infanterie. Il reste encore une possibilité de battre les Français et il est hors question de la rater.

Maréchal Souvorov.

Ce message je le fais partir directement, et je le fais également passer à Seckendorff pour qu'il le retransmettre, je veux être sur que ce message arrive à son destinataire.


Bien évidemment je reste avec l'infanterie de Rosenberg. Je partagerais leur sort jusqu'à la fin.

Sinon, je sais que je suis en pleine science-fiction là, mais admettons que j'arrive à battre les Français demain ou après-demain, Est-ce qu'il y a possibilité de récupérer les prisonniers qu'ils ont fait?

Bien sûr.

Entre 22h et minuit

Avec l'obscurité et le désordre total qui règne, il est bien possible que de nombreux fuyards soient perdus dans la nature, mais les hommes de Rosenberg ont fait leur possible, au sacrifice d'une partie de leur propre cohésion, pour faire en sorte que la retraite se passe au mieux. Les Français ont pressé sans insister, occupés sûrement qu'ils sont avec les prisonniers et le butin que nous leur laissons.

Seckendorf signale prendre acte de vos derniers ordres. Il a instruit certains de ses détachements à faire des démonstrations nocturnes face à Lodi, et y redéploiera également le gros de son unité.

Que les Français profitent de leur victoire, je ferais tout ce que je peux pour qu'elle soit éphémère. Est-ce que je peux envoyer un message au commandant français? J'aurais presque envie de le narguer pour le forcer à venir me chercher.

Sinon ben on fait le maximum pour se reposer. Je reste parmi les soldats de Rosenberg, faisant mon maximum pour garder leur moral et remonter leur cohésion. Demain sera une longue journée aussi.

Du coup j'ai peur de demander mais le bilan de la journée est comment (très très noir ou seulement très noir?)? Et qu'en pense Rosenberg, Vukassovitch, et Bagration? Je me suis fait avoir par les Français et on s'est fait laminer ou bien vu les différences entre nos troupes il aurait été difficile de faire mieux?

Rosenberg pourra te faire un bilan pendant la nuit, par contre pour les autres il va falloir attendre qu'ils se réorganisent un minimum. Bagration parle d'au moins 2000 prisonniers lors de la prise de Lodi, mais il y en aura probablement plus. De nombreux blessés ont en plus été abandonnés.
Pour les morts et les disparus, il faudra donc attendre un peu.

C'est bien sûr une très rude défaite, mais vue comment la situation était en train d'évoluer, que le corps russe soit quasi intact et que le reste ait pu s'échapper est déjà un succès important en soi.

Pour ce qui est du bilan tactique, l'échec est surtout celui de Bagration, qui n'aurait jamais dû reculer à ce point dès le début de la bataille et permettre au deux divisions françaises de son secteur de franchir facilement l'Adda et de se déployer. Cela t'a poussé à lui transférer Lichtenstein, ce qui a de fait compliqué terriblement la tâche de Vukassovitch qui aurait sûrement pu tenir avec son aide.
L'infanterie de ligne russe a quant à elle une fois de plus démontré son évidente supériorité et sauvé l'armée d'une destruction complète.

Mais en fait il s'est passé quoi avec Bagration précisément? Parce qu'il me semble bien lui avoir ordonné d'empêcher les Français de traverser, du coup quoi il a même pas essayé?

Enfin bon, les batailles sont gagnées par la stratégie, pas par la tactique. Mon idée de prendre Lodi avant les Français et de pouvoir séparer leurs forces en deux n'étaient pas mauvaise. Malheureusement j'ai surestimé la valeur défensive de l'Adda, je n'ai pas su (ou pu?) faire Melas se bouger le popotin et je n'ai pas voulu attendre Keim. Du coup je me suis retrouvé avec quasiment 10 000 hommes en moins, sachant qu'en plus une partie des miens n'étaient pas de l'infanterie de ligne. Ah, c'est là qu'on se dit que la radio est quand même une invention bien sympa en matière de Contrôle et Commandement.